Vous êtes-vous dans une situation où, face à une autre personne, vous deviez négocier avec lui ? C'est certain que oui, la vie est une négociation. Avec ses collègues, sur notre lieu de travail ou dans la vie privée avec nos amis et notre famille, tout est négociation. Nous avons ce désir simple et animal qui est "Je veux...". Que ce soit dans la vie de tous les jours avec vos enfants, ou pour négocier un salaire, le prix d'une maison ou d'une voiture qu'elle soit d'occasion ou neuve, tout est négociation et accord entre deux parties. Si vous souhaitez négocier un meilleur salaire, vous allez exprimer le besoin "Je veux être payé 100,000 € par année". En négociation immobilière, pour le prix de votre maison cela sera "Je veux cette maison pour 150 000 €".
La négociation remplit deux fonctions qui est de collecter des informations pour ensuite influencer les décisions de son interlocuteur. Obtenir ce que l'on veut dans la vie c'est obtenir ce que l'on veut des autres personnes.
Pour gagner à coup sûr chaque négociation et obtenir ce que l'on souhaite il existe plusieurs principes à appliquer. Ces principes ont été inventés par un expert du FBI qui était le négociateur principal de toute prise d'otages sur le sol international pendant deux décennies, Criss Voss. Il a fait part de toutes ses expériences et a créé un modèle qui s'applique dans n'importe quel type de négociation dans son livre : "Ne jamais coupez la poire en deux".
L'écoute active, premier pas d'une négociation réussie
Lorsque nous sommes confrontés à quelqu'un dans une négociation, il y a une chose à savoir et comprendre sur le comportement humain. La majorité de ce que l'on dit ou fait repose sur les émotions.
La plupart d'entre nous, en discussion ou en négociation, sont tellement concentrés sur leur petite voix intérieure. Ils sont soit concentrés sur leurs propres arguments et leur vision ou se focalisent à se préparer pour leur réponse qu'ils n'écoutent pas. Il en est de même avec votre interlocuteur, lui aussi a sa petite voix intérieure qui lui parle. L'écoute est une étape indispensable au bon déroulement d'une négociation. Elle permet de discerner ce dont notre interlocuteur a besoin, qu'il se sente en confiance et en sécurité avec vous tout en calmant sa voix intérieure. La négociation n'est pas une bataille, c'est un processus de découverte de ce que l'autre à vraiment besoin.
Le langage corporel qui exprime l'empathie
La meilleure solution est de sourire. Lorsque l'on se met dans un état positif on arrive souvent à que cet état devienne contagieux. Votre interlocuteur pensera plus vite et aura plus d'ouverture à collaborer et résoudre des problèmes. Même lors d'une négociation au téléphone, le sourire s'entend.
Pour plus de détails sur le langage corporel parfait à adopter pour gagner à coup sûr une négociation référez-vous à la section 5 "Fondamentaux d’une écoute active" de l'article "Les 10 intonations et le langage corporel infaillibles pour convaincre n'importe qui".
Trois intonations pour un bon négociateur
- La voix pour faire passer un message : descendante, calme et lente, elle crée une certaine autorité et confiance sans déclencher une réaction défensive.
- Voix positive et enjouée : détendez-vous quand vous parlez, elle suscite un sentiment de sécurité entre les deux interlocuteurs
- Voix directe ou assurée : il ne faut pas l'utiliser souvent, elle peut frustrer l'autre personne.
La mise en miroir, un outil infaillible
- L'agent : "La maison est très bien placée et est à vendre depuis peu"
- Vous : "Elle est à vendre depuis peu ?"
- L'agent : "Oui, les vendeurs se sont positionnés sur une nouvelle maison il y a peu et souhaite vendre celle-ci"
L'empathie tactique, gagner la confiance de votre interlocuteur
L'empathie est une capacité à reconnaitre le point de vue de son interlocuteur et l'expression de cette reconnaissance. Il faut comprendre ce que l'autre ressent et comprendre son monde.
L'empathie active, quant à elle consiste, à comprendre son interlocuteur et son état d'esprit mais aussi à écouter ce qu'il y a derrière ses sentiments pour accroitre son influence. Il n'est nullement nécessaire d'être d'accord avec son point de vue mais juste de le comprendre et de reconnaitre sa situation. Pour créer cet état, il existe deux types de techniques.
Négociation efficace, pratiquer l'étiquetage
- Vous : "On dirait que l'entreprise fait face à une mauvaise passe"
- RH : "Oui, il est vrai que le budget est très serré pour cette fin d'année"
Désarmer son interlocuteur avec la liste des accusations
L'homme a malheureusement beaucoup plus peur de perdre que d'avoir envie de gagner. S'il y a un risque de perte mince et que le risque de gagner est fort, l'homme préfèrera ne pas s'y risquer pour éviter de perdre. Pour faire diminuer ces peurs, il faut nier les obstacles et les influences négatives en les mettant en lumière.
Poser des questions sur les peurs de votre interlocuteur est alors primordiale. Plus vite vous connaitrez ses peurs et plus vite vous pourrez les adoucir pour susciter le maximum de sécurité. Une fois récolté, passez en revue toutes les pires choses que votre interlocuteur peut penser de vous. C'est ce qu'on appelle la liste des accusations. Une fois énuméré, votre interlocuteur qui pensait vraie une de ces accusations sera donc rassuré.
Souvent c'est le contraire qui se passe, en plus d'atténuer les peurs, le fait d'exagérer les accusations votre interlocuteur sera plutôt encouragé à dire le contraire.
Dans une négociation face au propriétaire pour l'achat d'une nouvelle maison, vous sentez que le propriétaire est très attaché émotionnellement à sa maison et ne souhaite pas que n'importe qui l'achète et à n'importe quel prix :
- Vous : "Je comprends que vous adorez votre maison et que vous pensez, peut-être, que je souhaiterai sl'acheter à un prix minime pour faire de l'argent sur votre dos"
- Le propriétaire : "Non ce n'est pas du tout ceci, peut-être nous pourrions trouver un prix honnête"
Créer une atmosphère de confiance pour faire chavirer la négociation de votre côté
Obtenez un "Non" plutôt qu'un "Oui"
Poser une question à laquelle votre interlocuteur pourra répondre "non". Celui qui dit "non" se sent en sécurité car il peut exprimer son point de vue et se sent écouter et compris. Il acquiert de la confiance et du confort.
Résumer la vision de son interlocuteur pour le désarmer
Faire accepter vos limites fixées à votre interlocuteur
Ne faites pas de compromis, ne coupez pas la poire en deux
Un mauvais accord est encore pire qu'aucun accord. Ne coupez pas la poire en deux car dans la majorité des cas, aucun ne sortira gagnant.
Utilisez une ancre extrême
- "J'ai une mauvaise proposition à vous faire"
- "Quoiqu'il en soit je souhaitais vous parler de cette proposition avant d'en parler à quelqu'un d'autre".
- Laisser l'autre parler le premier faire une première offre, vous pourrez ancrer par la suite bien plus bas mais vous connaîtrez les premières limites de votre interlocuteur
- Utiliser un nombre impair, par exemple 493 €, votre interlocuteur pensera que vous avez scrupuleusement calculé ce montant
- Fixer une fourchette de prix, si vous souhaitez être moins agressif donner une fourchette de prix (le prix le plus bas sera votre minimum)
- Offrir des choses non monétaires, faites des concessions sur certaines choses non monétaires qui feront pencher la balance en votre faveur
Questions calibrées arme infaillible à la négociation
- Exprimer en douceur que nous ne sommes pas d'accord
- Faire réfléchir son interlocuteur et le pousser à ré-enchérir contre lui-même : Demander de l'aide à votre interlocuteur avec les questions calibrées. Cela lui donnera l'illusion de contrôle et l'encourager à détailler son offre révélant ainsi des informations utiles.
- Comment puis-je accepter ce montant ?
- RH : "Quelles sont vos prestations salariales ?"
- Vous : "Quelles sont les grilles de salaires pour ce genre de position ?"
- RH : "Pour ce genre de position, votre expérience et votre éducation, nous nous situons aux alentours de 75,000 € par an"
- Vous : "Bien, à vrai dire je comprends que la grille pour ce genre de position est de 75,000 € mais en vue de mes expériences, j'aurai pensé à un salaire se situant entre 82,000 et 85,000 €"
- Réponses négatives de la part du RH et questions calibrées de votre part, vous pourrez-lui répondre : "En vue de la situation, du titre de la position de mes expériences, je pense qu'un salaire de 81,550 € serait judicieux"
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